La vie quotidienne en Nouvelle-France
Les soldats
Le casernement
Légende: Soldat des Compagnies franches de la Marine en Nouvelle-France, entre 1750 et 1755
Le logement chez l'habitant est possible dans les villes relativement populeuses, mais là où la population est clairsemée, les casernes deviennent une nécessité. Les premières furent érigées à Louisbourg au début des années 1720. Elles occupèrent un très grand bâtiment qui fut construit au bastion du roi. Des aires de logement furent aussi prévues hors des fortifications, dans les grandes batteries, pour ceux qui y montaient la garde. La compagnie détachée à l'île Saint-Jean eut droit à une petite caserne et les troupes de l'île Royale ne connurent à peu près pas le logement chez l'habitant.
À Montréal, l'intendant Michel Bégon propose en 1714 qu'un corps de casernes soit édifié pour soulager la population, vu l'importance des effectifs de la garnison. Mais les bourgeois de la ville refusèrent sous prétexte que la contribution aux frais de chauffage et d'équipement exigée d'eux représenterait une plus grande charge que de loger les soldats. Le projet fut donc abandonné et c'est pourquoi aucune caserne ne fut construite dans cette ville sous le Régime français.
Si les Montréalais s'accommodent du logement des soldats, les Québécois s'en fatiguent et, en 1720, ce sont les bourgeois de la ville eux-mêmes qui offrent de payer l'équipement d'une caserne afin d'être libérés de cette obligation. Les gouverneurs inclinent du côté du casernement, qui favorise une meilleure discipline. Divers projets sont débattus, mais ce n'est qu'en 1748 que les soldats entrent enfin à la caserne Royale. L'année suivante, c'est au tour de la caserne Dauphine d'accueillir les recrues, et on entreprend du côté est de la ville la construction des « nouvelles casernes », qui seront complétées en 1752. C'est alors le bâtiment le plus long en Amérique du Nord (180 mètres). À compter de 1750, les corps de garde des portes Saint-Louis et Saint-Jean reçoivent la Compagnie des canonniers-bombardiers. Quant à la ville de Trois-Rivières, la garnison y est si modeste au XVllle siècle qu'une seule maison suffit à loger les soldats.
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