Les troupes de l'Atlantique
L'Acadie et Terre-Neuve
Une nouvelle politique de la Nouvelle-Angleterre pour Terre-Neuve
Les raids dévastateurs des Français à Terre-Neuve, en 1696 et 1697, ont pour effet de sortir de leur torpeur les autorités londoniennes. Durant presque tout le XVIIe siècle, en effet, elles avaient laissé les établissements de l'île dépourvus de garnisons de soldats réguliers, bien que des colons y fussent installés depuis la fin du siècle précédent. L'ampleur du désastre les décide à envoyer un régiment de troupes régulières ainsi qu'un détachement d'artillerie reprendre les établissements anglais. Le régiment du colonel Gibbon fut désigné pour cette tâche. Il comptait 760 soldats, qu'on embarqua sur 13 navires. Lorsque la flotte arrive à St. John's en juin 1697, les Français sont partis, n'ayant laissé que ruines. Aidés par 400 marins de la flotte, les militaires se mettent à l'œuvre afin d'ériger des fortifications, travail qui s'avère difficile « à cause de la solidité de la pierre qui détruit les outils plus vite qu'on ne peut les remplacer » 125. Sous la direction de l'ingénieur Richards, le fort et les batteries d'artillerie sont en place au début de septembre. Mais les hommes sont épuisés par les travaux et une partie du régiment retourne en Angleterre avec la flotte. On laisse néanmoins un important détachement à St. John's : 263 soldats et officiers du régiment de Gibbon, deux ingénieurs et neuf ouvriers spécialisés du génie, ainsi que deux officiers d'artillerie et 17 artilleurs. Cependant, cette garnison sera bientôt jugée trop nombreuse et, au printemps suivant, le roi rappellera une partie de ces soldats. Il laisse sur place, pour monter la garde du fort et des batteries, 50 hommes que l'on regroupe en une compagnie franche d'infanterie, sous le commandement d'un lieutenant et d'un enseigne, ainsi qu'un détachement de sept artilleurs.
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