L'Organisation de la Nouvelle-France
L'organisation et l'effectif des troupes en Nouvelle-France
Compagnies des cannonniers-bombardiers
Quant aux compagnies de canonniers-bombardiers, le nombre imposant de pièces d'artillerie qu'on installe dans les fortifications de Louisbourg finit par requérir un corps de spécialistes, au-delà de l'escouade de 16 fantassins-artilleurs qu'entraîne un maître canonnier depuis 1735. C'est ainsi qu'en 1743 l'île Royale reçoit l'autorisation de former la première unité d'artillerie coloniale dans l'histoire de l'armée française : la Compagnie des canonniers-bombardiers. Elle ne compte qu'un capitaine et un lieutenant, deux sergents, deux caporaux, 12 bombardiers, 13 canonniers et un tambour, soit deux officiers et 30 hommes. Elle est augmentée à 50 hommes et trois officiers à partir de 1750.
À Québec, l'école d'artillerie fondée en 1698 instruit un soldat de chaque compagnie franche, par rotation. On la qualifie quelquefois de « compagnie » d'artillerie, mais ce n'est qu'en 1750 qu'une véritable compagnie de canonniers-bombardiers sera formée dans cette ville. Elle comprend quatre officiers et 50 artilleurs. La plupart de ceux-ci restent à Québec, mais des détachements sont envoyés à Montréal et dans les forts.
Les effectifs des canonniers-bombardiers sont recrutés parmi les meilleurs soldats des compagnies d'infanterie ayant des aptitudes pour l'artillerie. Ces hommes, qui occupent la fonction de grenadiers lorsqu'ils ne sont pas artilleurs, sont mieux payés et tiennent la droite de la ligne - la place d'honneur - lors des revues. Dans les parades, ils défilent avant l'infanterie. Leur uniforme est bleu et rouge, et ils ont droit au sabre au lieu de l'épée. Il est fort possible que ces soldats portent la moustache, tout comme les grenadiers de l'armée métropolitaine et les artilleurs des Bombardiers de la Marine en France.
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