L'Organisation de la Nouvelle-France
Les autres troupes de la Marine
Troupes de la Marine aux Antilles
À part les troupes qu'elle envoya en Nouvelle-France (Canada, île Royale, Louisiane), la Marine entretint une petite armée coloniale aux Antilles et en Guyane. Dans les Antilles, il n'y eut d'abord qu'un gouvernement général, pour « les îles de l'Amérique » mais, en 1714, on divisa les Antilles françaises en deux zones administratives : les « îles du Vent » - la Martinique, la Guadeloupe, la Dominique, la Grenade et la Guyane - et Saint-Domingue - aujourd'hui Haïti.
Les premières troupes coloniales des Compagnies franches de la Marine furent établies à la Martinique, en 1674, à la suite d'une attaque hollandaise. La garnison compta environ 500 hommes jusqu'en 1750, année où on doubla le nombre de Compagnies franches de la Marine qui passa de 10 à 20. La garnison comprit également 200 hommes du régiment suisse de Karrer à partir de 1724. Les îles du Vent furent dotées d'une compagnie de canonniers-bombardiers en 1747 et les Compagnies franches de la Marine de la Guyane s'y établirent en 1677. La plupart furent stationnées au fort Louis de Cayenne. La garnison de la Guyane augmenta graduellement de 150 à 500 soldats entre 1677 et le milieu du XVIIIe siècle.
En 1690, deux premières Compagnies franches de la Marine de Saint-Domingue furent établies à Haïti. En 1732, la garnison de cette florissante colonie comptait
16 compagnies totalisant 800 soldats, et augmenta jusqu'à 34 compagnies en 1750. Ceci sans compter quelque 400 soldats suisses du régiment de Karrer et une compagnie de canonniers-bombardiers, levée en 1745. Au total, quelque 2 300 officiers et soldats étaient répartis sur un tout petit territoire comparé au Canada. Mais Haïti était alors la « perle des Antilles », la plus riche des colonies, et on la dota d'un système de défense qui s'avéra efficace jusqu'à la Révolution française.
L'armement, l'équipement et l'uniforme de ces troupes étaient sensiblement les mêmes qu'en Nouvelle-France. On échangea les mousquets pour des fusils durant les années 1690. Le climat obligea à apporter certains ajustements à l'uniforme. On envoya des « justaucorps » en toile, au lieu de vestes en drap de laine, ainsi que des culottes en toile et des bas de coton, jusqu'aux années 1720. Par la suite, on adopta des guêtres de toile.
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