Les premiers guerriers
Les défis de la nature
Les voies navigables donnaient accès
Une autre particularité de l'immense territoire canadien est d'être arrosé par de nombreux cours d'eau. Aussi le contrôle des rivières et des fleuves, qui, jusqu'au milieu du XIXe siècle, étaient les seules véritables grandes voies de communication, revêtira-t-il pour les Européens, dès le début, une importance stratégique de premier ordre. Tant qu'il n'y eut pas de routes terrestres, naviguer représenta, pour les explorateurs, l'unique façon de pénétrer à l'intérieur des terres. Afin d'atteindre le cœur du continent, ils adoptèrent, rapidement, le canot d'écorce des Amérindiens, embarcation légère et maniable. Pendant très longtemps, la navigation estivale resta le seul moyen de transporter des tonnes de matériel et des centaines d'hommes sur de grandes distances. Lorsque, vers 1730, sera construite la première route reliant Montréal et Québec, le chemin du Roy, elle sera surtout utilisée pour les déplacements légers. Le transport des marchandises et des troupes continuera de se faire par les cours d'eau jusqu'à ce que le chemin de fer soit suffisamment développé pour prendre la relève, ce qui se produira durant la seconde moitié du XIXe siècle.
Les distances, le sens de l'espace, la rigueur du climat et la proximité d'une nature à l'état sauvage, rien de tout cela n'était familier aux premiers Européens qui débarquèrent ici. Aujourd'hui encore, ces grandes étendues quasi inhabitées, l'omniprésence d'un monde naturel avec sa faune, pour ainsi dire, à portée de fusil, produisent une forte impression sur l'Européen qui arrive au Canada, tout comme elles le firent sur son ancêtre il y a quelques siècles. Cependant, la plus importante des rencontres qui attendait l'Homme d'Europe en Amérique n'était pas celle de la nature inviolée, quoique marquante, mais celle de l'Homme d'Amérique.
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