La guerre de la conquête
Forces en présence au début de la guerre
Une guerre de type colonial
II peut sembler étonnant qu'à peine un millier de soldats postés le long du Mississippi et dans la région des Grands Lacs suffisent à assurer à la France le contrôle des vastes territoires du centre du continent. Or, le but des Français n'est pas de chasser les Amérindiens pour les remplacer par leurs colons, mais de maîtriser le commerce intérieur par le jeu des alliances. À l'occasion, si certains se montrent récalcitrants ou hostiles, on organise simplement un corps expéditionnaire afin de les mater.
À cette époque, la population canadienne-française est fortement militarisée. Tous les hommes valides de 16 à 60 ans font partie d'office de la compagnie de milice de leur paroisse. En outre, influencés par les autochtones et attirés par la nature exceptionnelle du pays, bon nombre de Canadiens sont rompus aux longs voyages en canot et accoutumés à la vie dans les bois. Ce sont des gens robustes, capables de supporter de grandes fatigues, adeptes des tactiques amérindiennes et réputés pour être d'excellents tireurs.
Depuis la fin du XVIIe siècle, la Nouvelle-France tient en respect ses ennemis grâce à une tactique guerrière qui allie les méthodes indigènes à l'organisation et à la discipline européennes. Durant les conflits, les Canadiens maintiennent une pression constante au moyen de raids qui vont frapper profondément en territoire ennemi. Malgré une population numériquement supérieure, les colonies américaines de la Grande-Bretagne craignent à tout moment de voir surgir les « Français et les Indiens ». Fortes en nombre et bien armées, les milices coloniales américaines n'ont cependant aucune aptitude au combat dans les bois, et se contentent de rester sur la défensive.
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