La guerre de la conquête
Le traité de Paris
La France abandonne ses « quelques arpents de neige »
Légende: Attaque britannique à Signal Hill, à St. John's (Terre-Neuve), en septembre 1762
Mais les victoires militaires ne déterminent pas à elles seules le sort des territoires. Cette prérogative revient également aux diplomates qui doivent finalement composer avec les succès et les revers des généraux, et le sort de la Nouvelle-France n'échappe pas à cette règle. Durant des mois, émissaires britanniques et français négocient pour que la France récupère le Canada et cède la Guadeloupe à l'Angleterre !
Or, le fait de céder une petite île en échange de quasiment la moitié du continent nord-américain ne constitue pas nécessairement une aubaine : la Nouvelle-France revient cher et ne profite en rien au trésor royal, tandis que la Guadeloupe ne coûte presque rien et rapporte gros. De toute évidence, les coffres de l'État sont vides. Dans les deux camps, commerçants et intellectuels de tout acabit prennent position. Pour reprendre la Nouvelle-France en charge, la France devrait investir massivement afin de contenir les pressions anglo-américaines sur ses frontières, les mêmes pressions d'ailleurs qui sont à l'origine de cette guerre perdue. Dans la métropole, l'opinion publique, lasse du Canada, ne veut plus se battre pour « quelques arpents de neige », selon la célèbre expression du philosophe Voltaire. Finalement, le duc de Choiseul tranche : que la France conserve la Guadeloupe et abandonne le Canada.
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