La révolte de Pontiac et l'invasion américaine

La tyrannie américaine

Le siège se poursuit

Cette défaite ne met cependant pas un terme aux ambitions des Américains. Pendant plusieurs mois encore, ils persistent à assiéger la ville. En fait, il s'agit plutôt d'un blocus que d'un véritable siège, puisque leur artillerie ne constitue pas une menace sérieuse. De décembre 1775 à mai 1776, en effet, quelque 780 boulets et 180 bombes sont tirés sur Québec, blessant deux matelots et occasionnant la mort d'un enfant. Les défenseurs le leur rendent au centuple, puisqu'ils tirent 10 466 boulets et 996 bombes sur leurs lignes ! En outre, les soldats américains sont décimés par la petite vérole qui se déclare dans leur camp, provoquant de nombreux décès.

De leur côté, malgré des tentatives répétées, Livingston et Hazen éprouvent de grandes difficultés à recruter des Canadiens pour renforcer l'armée américaine. Parmi ceux qui s'enrôlent, « le plus grand nombre était des soldats français qui avaient resté dans le Canada à la conquête 40 », aux dires d'un contemporain. Les Canadiens se méfient d'autant plus des Américains que ces derniers se comportent davantage comme des tyrans. Si bien que certains Canadiens, à l'extérieur de la ville, acceptent même de prendre les armes pour les combattre. Tel sera le cas de Louis Liénard de Beaujeu de Villemonde, seigneur de l'île aux Grues, qui, à la demande de Carleton, parvient à recruter des volontaires canadiens pour tenter de forcer le blocus américain de Québec. Son projet devait cependant être dévoilé et les Américains repousseront ses volontaires le 25 mars 1776, à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud, près de Beaumont. Néanmoins, cette escarmouche n'augure rien de bon pour les Américains.