La révolte de Pontiac et l'invasion américaine

La présence allemande

De bonnes relations avec les Canadiens

Sapeur, Infanterie Brunswick - Régiment von Riedesel, 1776-1777

Légende: Sapeur, Infanterie Brunswick - Régiment von Riedesel, 1776-1777

Dans ce contexte, le fait que la garnison de troupes régulières ait alors compris de nombreux Allemands peut être considéré comme providentiel. Les soldats allemands s'entendent fort bien avec la population canadienne-française et la plupart de leurs officiers comprennent mieux le français que l'anglais, comme l'atteste leur correspondance administrative, habituellement rédigée en français ou en allemand. L'un d'eux écrit, à propos des Canadiens, qu'ils sont « de très bonnes gens, sérieux, avenants et d'une grande droiture. Conquise, leur amitié est sans limite... Aucune nation ne pourrait supporter les efforts, le travail et la fatigue avec autant de patience 49 ». Pour leur part, les Canadiens apprécient l'ordre et la discipline des troupes allemandes. À Kamouraska, par exemple, l'excellent comportement d'un détachement du régiment Anhalt-Zerbst recueille l'entière approbation des capitaines de milice.

La majorité des troupes allemandes se trouve cantonnée à Sorel. Il s'agit surtout des régiments et bataillons du Brunswick sous le commandement du général Riedesel, une partie étant restée en garnison pendant la campagne de 1777. L'année suivante, les soldats allemands capturés par les Américains sont échangés et reviennent au Canada. À l'exception du régiment Prinz Friedrich, tous les autres fantassins, dragons et chasseurs vont être incorporés dans le bataillon Ehrenbrook et le régiment von Barner durant l'automne de 1778, le tout s'élevant à 2 000 hommes, sans compter quelque 800 fantassins, chasseurs et artilleurs du Hesse-Hanau. En outre, le régiment d'Anhalt-Zerbst, fort de 600 à 700 hommes, arrive en mai 1778 pour être affecté à la garde de Québec et des environs. Plusieurs Canadiens durent se souvenir des Français en les voyant sur les remparts, car, au lieu de l'habituelle tenue bleue des Allemands, ces soldats portaient un uniforme seyant blanc avec revers, parements et collet écarlates. Les régiments allemands comptent alors près de 3 200 hommes, soit la moitié des troupes régulières en garnison dans la vallée du Saint-Laurent.

Images additionnelles

Tambour, Infanterie Brunswick - Régiment von Specht. 1776-1777