La démobilisation
Les horreurs de la guerre
On s'imagine parfois que la guerre au temps de nos ancêtres était peut-être plus noble qu'aujourd'hui. Les lignes qui suivent, écrites au temps des uniformes rutilants, remettent en question ces idées reçues.
La scène se déroule à Saint-Charles, le dimanche 26 novembre 1837, lendemain de la bataille entre les Patriotes et les troupes britanniques. Sur les lieux se trouve le capitaine George Bell, du let régiment britannique, qui voit avec tristesse des parents et amis venir chercher les dépouilles des leurs. Deux jeunes filles à l'allure distinguée s'approchent de Bell et lui demandent s'il peut les aider à retrouver leur père, ce qu'il accepte de faire.
« Je les accompagnai et, hélas ! nous le trouvâmes en effet, la tête broyée, le corps présentant un aspect des plus horrifiants, gelé comme un billot, les membres étendus raides comme à l'instant où il tomba, le sang et la cervelle congelés ensemble et formant une masse horrible. Ces pauvres filles, avec de l'aide, le firent placer sur un traîneau et le recouvrirent. L'une d'elles ne versa pas une larme, l'autre était à l'agonie. Je pouvais imaginer leurs sentiments et j'eus pitié d'elles de tout mon cœur, pauvres âmes ! Ce sont de telles scènes qui rendent la guerre si épouvantable... »
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