La démobilisation
La réorganisation de la Milice
La crise de l'Oregon déclenche des réactions
La question de la milice canadienne reste très confuse durant ces années. Au Parlement, il est presque impossible d'aborder le sujet, tant les querelles qu'il provoque sont vives. Telle est la situation en 1845 lorsque éclate une crise majeure avec les États-Unis, celle de l'Oregon. Élu au cri de « Fifty-four Forty or Fight », le président James Knox Polk incite les Américains à se battre si la Grande-Bretagne refuse de céder le territoire compris à l'ouest des Rocheuses, au sud du 54e degré 40 minutes. Cette forte poussée de fièvre de la « destinée manifeste » des Américains, durant laquelle ils annexeront le Texas et déclareront la guerre au Mexique, incite les législateurs canadiens à voter enfin, en juin 1846, une nouvelle loi de la milice. Celle-ci tend à harmoniser et à reconduire la plupart des dispositions des lois antérieures. Dorénavant, tous les hommes âgés de 18 à 60 ans seront astreints au service militaire au sein de régiments de milice sédentaire, mais ils seront divisés en deux classes, la première se composant des hommes de moins de 40 ans. En cas d'urgence, jusqu'à 30 000 miliciens pourront être appelés dans des bataillons de milice incorporée.
Cette loi innove, dans la mesure où elle reconnaît officiellement l'existence de corps de volontaires. Elle régularise ainsi une situation existante et consacre le principe du volontariat au profit de l'obligation universelle de porter les armes. Il est en effet assez judicieux de compter sur des hommes désireux de servir leur communauté en tant que citoyen soldats. Toutefois, le gouvernement canadien ne leur fournira presque aucune aide. Ils devront d'abord s'entraîner, puis s'équiper à leurs frais d'uniformes, ainsi que de chevaux, avant d'obtenir de lui des armes. Ces conditions limitent le nombre de candidats potentiels à une minorité disposant du temps et de l'argent nécessaires pour se porter volontaires.
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