La démobilisation

Les volontaires de 1855

Cavalier, 1ère Troupe de Cavalerie de la Milice volontaire du comté de York, circa 1855

Légende: Cavalier, 1ère Troupe de Cavalerie de la Milice volontaire du comté de York, circa 1855

Les conclusions de la commission, entérinées dans une loi de la milice adoptée en 1855, sont loin d'aller dans le sens de cette proposition, en s'opposant à ce que le Canada-Uni entretienne des troupes régulières. Cependant, les législateurs consentent enfin à débloquer quelque argent pour aider les volontaires, qualifiés de « milice active ». Désormais, le gouvernement se charge de fournir les armes et les munitions, de payer les journées d'exercice, et alloue une somme compensatoire pour couvrir les frais d'uniforme des 5 000 volontaires répartis dans un certain nombre de compagnies de carabiniers, de cavalerie et d'artillerie.

Ces mesures sont accueillies avec beaucoup d'enthousiasme. Toutes les compagnies prévues sont rapidement recrutées, alors que des centaines d'autres volontaires réclament du gouvernement le droit de former des compagnies supplémentaires, ce qui leur est accordé en 1856. Désignées comme la classe « B », on leur fournit les armes et on paie des frais compensatoires pour l'uniforme, mais, par souci d'économie, on ne rémunère pas les journées d'exercice.

Il n'en reste pas moins que dès 1857, un nombre sans précédent de volontaires, soit quelque 5 300 hommes, sont enrôlés, armés, habillés et entraînés. Le nouveau système exigeait que ces compagnies soient toutes enregistrées au bureau de l'adjudant général de la milice pour pouvoir jouir des avantages consentis par les lois de 1855 et 1856. Cette obligation entraîna des situations « injustes » au niveau de la préséance et de l'ancienneté. Par exemple, une compagnie de carabiniers, formée en 1854 à Montréal, s'enregistrait la première et devenait, par le fait même, la compagnie de milice volontaire possédant le plus... d'ancienneté, alors qu'il existait depuis 1812 dans la même ville une compagnie de cavalerie volontaire ! De nos jours encore, des retombées inattendues de cette loi mettent parfois dans l'embarras les fonctionnaires du ministère de la Défense et les commandants d'unités.

Indépendamment de leur ancienneté, on arme convenablement toutes ces compagnies. Les carabiniers reçoivent le fusil rayé Enfield, modèle 1853, récemment adopté par l'armée régulière. Les cavaliers obtiennent, avec leurs sabres, le tout nouveau revolver Colt à six coups. Les pièces d'artillerie sont également les derniers modèles en usage dans l'armée régulière.