La vie quotidienne des soldats et des officiers

Les soldats

Les divertissements

La boisson et les prostituées ne sont cependant pas, loin s'en faut, les seuls loisirs de la garnison ! Outre les jeux de cartes et de dés, passe-temps qu'on retrouve dans toutes les armées, les soldats britanniques possèdent leur répertoire de chansons, et certains jouent même d'un instrument de musique. Au XIXe siècle, il n'est pas uniquement question de chansons à boire, car on voit des militaires prendre part à des concerts et à des pièces de théâtre dont les profits vont à des oeuvres charitables. Les organisateurs de ces événements sont surtout des officiers, mais des sous-officiers et des soldats y participent également. Un exemple parmi bien d'autres en 1835 à Québec, les soldats du 79e régiment présentent une comédie comportant des danses écossaises exécutées au son des cornemuses, dont les profits sont versés aux veuves et aux orphelins du régiment.

À partir de 1840, les autorités militaires tentent d'encourager la lecture en instaurant des bibliothèques et des salles de lecture dans les casernes, espérant ainsi détourner les soldats des tavernes. Cette mesure ne connaît qu'un succès mitigé, car environ 60 % des soldats sont analphabètes. À compter de 1849, on établit donc des écoles pour leur apprendre à lire. Mais un autre facteur développe la pratique de la lecture dans l'armée : le mouvement de renouveau religieux qui commence à se manifester dès les années 1820, particulièrement parmi les classes populaires de la société. Dans certains régiments, des groupes de lecture de la Bible et du catéchisme se forment. Il n'en reste pas moins que les livres et les sermons ne semblent pas avoir passionné la majorité des soldats qui, de toute évidence, préfèrent aller prendre un verre avec les copains et rencontrer les copines...