Un siège interminable
Amiens
Le jour sombre de l'Armée allemande
Juste avant l'aube du 8 août, l'attaque s'ouvre par le tir de 2 000 canons. En plus des chars, les soldats peuvent s'appuyer sur deux brigades de mitrailleuses motorisées, un bataillon de cyclistes pour servir le corps et une section de mortiers lourds, montés sur des camions. Un millier d'avions français et 800 avions britanniques sillonnent les airs. Pendant ce brillant assaut, qui va sérieusement hypothéquer le moral des troupes allemandes, les Canadiens progressent de 13 kilomètres, à la pointe d'un vaste front de plus de 30 kilomètres. Australiens, Britanniques et Français font aussi partie de l'attaque : leur rôle consiste à respecter l'avance des Canadiens qui ont le plus de terrain à conquérir pour atteindre leurs objectifs. Les Canadiens se font tuer 1 036 hommes, 2 803 sont blessés et 29 sont capturés, des pertes largement compensées par la remarquable avance, la plus imposante sur le front ouest, depuis 1914. Quant aux Allemands, ils ont dû assumer 27 000 pertes, dont 16 000 prisonniers, 5 033 d'entre eux ayant été capturés par les Canadiens. Ces derniers se saisissent en outre de 161 pièces d'artillerie, d'un grand nombre de mitrailleuses et de canons anti-char. Même s'il ne reste que 132 chars aux Alliés pour repartir le lendemain, les Allemands ont perdu sept divisions. Constatant que sa machine de guerre n'est plus efficace, la confiance du haut commandement allemand est entamée.
Une expérience intéressante a été tentée le 8 août. Elle consistait à utiliser 30 chars Mark V pour transporter des troupes de la 4e Division jusqu'aux tranchées adverses. Mais beaucoup d'hommes sont incommodés par la chaleur et par l'échappement d'une partie des gaz des moteurs à l'intérieur des habitacles. Quelques hommes s'évanouissent. D'autres descendent et marchent. Les inconvénients liés à l'utilisation de ces chars dans cette fonction sont pour le moment incontournables et on n'y recourra plus au cours de cette guerre.
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