D'une guerre mondiale à une autre (1919-1943)

Le retour à la vie civile

Inflation et chômage

Les hommes qui reviennent souhaitent des changements, mais lesquels ? Chacun des grands débats socio-politico-économique de l'époque les divise. L'élan du Corps d'armée canadien vient se briser contre la dure réalité du front intérieur trop souvent faite d'inflation et de chômage. Le pays, qui devient plus urbain que rural et dont la classe ouvrière a énormément crû entre 1914 et 1919, est mal préparé à convertir son industrie de guerre. Souvent, les usines d'armement se contentent de fermer leurs portes. Au fil des années, face à une situation économique difficile, qui ne décolle vraiment qu'entre 1924 et 1930, et une société civile qui se durcit, on tentera de trouver des emplois aux plus démunis des démobilisés.

Une brisure politique interne s'est effectuée dès la Loi de conscription de 1917, suivie d'une élection truquée qui laisse le gouvernement d'Union dans un état de mort anticipé : beaucoup de régimes politiques ne survivront pas à cette guerre. La gestion militaire, qui n'avait jamais été le point fort du Canada d'après 1867, n'allait pas s'améliorer soudainement au retour des troupes. Lorsque Meighen remplace Borden, il ne fait que reprendre les problèmes là où son prédécesseur les a laissés. Mackenzie King poursuivra dans cette voix même si, à force de pressions et de démonstrations, les anciens combattants verront lentement leur sort s'améliorer. Leurs revendications serviront à leurs successeurs.