D'une guerre mondiale à une autre (1919-1943)
L'armée de terre jusqu'en 1942
Une armée en guerre
Légende: Soldat en tenue de combat d'hiver, 1943
Au maximum de ses effectifs de combat, en 1943, l'Armée de terre dispose de cinq divisions : trois d'infanterie et deux de blindés en plus de deux brigades blindées indépendantes. La 1re Division est arrivée en Angleterre en décembre 1939, sous la conduite du major général A. McNaughton qui sera plus tard promu pour devenir commandant de la 1re Armée canadienne. En mai 1940, la 2e Division, d'abord prévue pour la défense territoriale, part pour le Royaume-Uni et on annonce la formation de la 3e Division. Le danger est devenu très présent.
Ceux qui ont vécu ce début de guerre se rappellent que, souvent, les volontaires n'avaient pas d'uniformes, pas de bottes, pas de manteaux d'hiver, peu ou pas de matériel de campagne. Nous savons déjà que l'armement était déficient. Encore une fois, le Canada doit initialement compter sur sa mère patrie.
La division d'infanterie de la Deuxième Guerre mondiale compte en principe 18 376 hommes. Le cœur de cette formation est constitué de 8 148 fantassins qui représentent 44,3 pour cent des effectifs soit la plus basse proportion pour cette catégorie parmi les divisions d'infanterie alliées et ennemies. Les autres membres de la division se retrouvent dans l'artillerie de campagne (2 122) ; l'intendance (1296) ; les ingénieurs (959) ; le service médical (945) ; les techniciens et artisans en électricité et mécanique (784) ; les signaleurs (743) ; le groupe antichar (721), plus une panoplie d'autres petits groupes de spécialistes. Lorsque les 7 400 premiers hommes de la 1re Division arrivent en Angleterre, en décembre 1939, ils retrouvent le froid et la pluie de la plaine de Salisbury qu'avaient connus leurs prédécesseurs de 1914. La division ne sera au complet qu'en février 1940. Les chefs, qui veulent véritablement contribuer à la victoire, seront servis. Leur volonté de voir leur pays être reconnu comme l'une des puissances militaires alliées leur sera toutefois déniée par les autorités politiques nationales qui refusent de participer aux réunions stratégiques de haut niveau.
Jusqu'à 1943, l'Armée canadienne est engagée dans plusieurs actions pas toutes glorieuses. Les 12 et 13 juin 1940, des éléments de la 1re Brigade (artillerie et logistique) pénètrent en Bretagne et avancent vers Laval et Le Mans. Devant la progression allemande irrésistible, ils reçoivent l'ordre de revenir. Le 17 juin, ils rembarquent avec leurs canons et une partie de l'équipement, le reste étant détruit. Le réduit breton ne sera pas défendu. La 1re Division canadienne sera cependant la seule qui, durant de longs mois après Dunkerque, aura suffisamment d'équipement pour s'opposer sur les plages anglaises du sud-est à une éventuelle invasion allemande : telle sera d'ailleurs sa mission.
En juin 1940, 2 500 hommes de la 2e Division sont envoyés en Islande, point important de contrôle de l'Atlantique Nord. La vie du soldat y est dure et ennuyeuse, mais aucun combat n'a lieu. En octobre suivant, ces hommes rejoignent leurs compagnons en Grande-Bretagne sauf ceux du Cameron Highlanders, qui resteront en Islande jusqu'au printemps 1941.
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