D'une guerre mondiale à une autre (1919-1943)

L'aviation jusqu'en 1942

L'expansion de l'ARC et le Programme d'entraînement aérien du Commonwealth

Avion de reconnaissance Westland Lysander IIIa

Légende: Avion de reconnaissance Westland Lysander IIIa

Après juin 1940, l'aviation britannique joue un rôle primordial dans la guerre. Jusqu'à l'automne 1940, le Canada n'essaie pas de faire identifier ses milliers d'aviateurs servant dans la Royal Air Force. Par la suite, quelques dizaines d'escadrons seront marqués aux couleurs canadiennes. Cette façade ne peut guère cacher plusieurs faits : 60 pour cent des aviateurs canadiens servent dans la RAF, et ils composent 25 pour cent des effectifs du British Bomber Command. Les activités des quelques unités aériennes canadiennes sont contrôlées par les Britanniques qui leur fournissent la plupart de leurs équipes au sol et même une partie de leur personnel volant.

L'effort aérien canadien serait incomplet si l'on ne mentionnait pas le Plan d'entraînement aérien du Commonwealth britannique, mis en application au Canada, et grâce auquel 131 000 membres d'équipages alliés, dont 73 000 Canadiens, ont été formés avant d'entrer en action. En prévision de la guerre imminente, la Grande-Bretagne avait essayé, à l'été 1939, de relancer sur une base plus large le plan d'entraînement de pilotes au Canada qui avait connu un bon succès durant la Première Guerre mondiale. Mackenzie King en avait repoussé l'idée. Après le déclenchement des hostilités, ce projet refait surface et le premier ministre canadien y trouve désormais des avantages. En effet, ce serait une participation importante à l'effort de guerre, tout en étant peu coûteuse en vies humaines. La hantise de Mackenzie King est que cette guerre entraîne une conscription qui diviserait encore une fois le pays.

En décembre 1939 donc, le Plan d'entraînement aérien du Commonwealth sera signé. Le Canada paiera une bonne partie des frais ainsi encourus. Les équipages canadiens produits par le Plan serviront en Grande-Bretagne. Les premiers diplômés du Plan seront prêts vers la fin de 1940, année où l'on commencera à discuter de la mise en application d'un des articles du protocole d'entente, celui disant que des escadrons d'outre-mer seront identifiés clairement comme canadiens. À la fin de 1942, le Plan a 107 écoles au Canada, la plupart ayant nécessité la construction d'infrastructures nouvelles qui donneront naissance aux grands aéroports du Canada contemporain.

Toutefois, durant cette guerre, notre pays ne contrôlera pas le travail de ses propres escadrons qui ne disposeront pas d'équipages au sol à majorité canadienne. Lors de la bataille aérienne du 19 août 1942, qui a lieu au-dessus de Dieppe et qui est presque indépendante de ce qui se passe au sol, huit escadrons de chasse canadiens sont impliqués sans même l'aval des officiers supérieurs de l'air canadiens affectés en Grande-Bretagne. On oublie souvent de mentionner que le raid de Dieppe a été une occasion, pour la RAF, de provoquer le plus important combat aérien au-dessus du continent européen. Bien que les pertes en appareils aient été de deux contre un en faveur des Allemands, ceux-ci ne parviennent plus à bâtir autant d'avions qu'ils en perdent, alors que les Alliés peuvent facilement combler leurs pertes.

Du côté de l'aviation, le Canada cherche son identité durant toute la guerre. Sa participation significative dans ce domaine sera plus ou moins diluée à l'intérieur du grand ensemble du Commonwealth.

Images additionnelles

Bombardier Bristol Bolingbroke IVT