Le tournant (1943)
Le bilan de la guerre
Les prisonniers de guerre
Parmi les joies entourant la fin de la guerre, soit en Europe, soit dans le Pacifique, se trouve celle ressentie par les 8 995 prisonniers de guerre canadiens. Durant les dernières semaines des opérations militaires en Europe, ils devront fréquemment marcher durant des jours, sous la conduite de gardes qui pensent que l'Allemagne saura rebondir. Leur sort, loin d'être facile, sera cependant enviable aux yeux des survivants des camps de concentration allemands qui ont vécu l'horreur et l'humiliation totale, jour après jour. Quant aux quelque 1 500 qui sont retenus au Japon et soumis à un traitement abject, ils auront droit à quelques semaines d'une vie assez agréable, à la suite de leur libération, ce qui ne les guérira pas entièrement des sévices subis mais les rendra présentables aux leurs.
Les 33 843 prisonniers de guerre allemands au Canada verront leur ration journalière quelque peu diminuée, entre le 8 mai 1945 et leur retour chez eux, puisque la fin de l'état de guerre marque aussi celle de l'application de la Convention de Genève.
Parmi ceux qui reviennent ou arrivent au Canada, à compter de l'été 1945, il y a les épouses et les époux des 44 886 militaires qui se sont mariés en Europe, surtout en Angleterre, bien qu'il y ait aussi 1 886 Hollandaises, 649 Belges, 100 Françaises, 26 Italiennes, 7 Danoises et, malgré les règlements bannissant la fraternisation, 6 Allemandes. Entre août 1944 et décembre 1946, c'est un total de 61 088 dépendants, dont 21 358 enfants, qui arrivent au Canada 84. Derrière, en Europe, il reste aussi quelques centaines d'enfants illégitimes et de femmes abandonnées par leur amant.
À ces nouveaux Canadiens, il faut ajouter environ 5 000 soldats polonais qui se sont battus auprès des Canadiens et souvent sous leur haut commandement, surtout à compter de la Normandie.
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