De la guerre froide à aujourd'hui

Le maintien de la paix

Le Canada et les Nations Unies

NCSM Magnificient, porte-avion d’escadre léger de la classe 'Majestic', Marine royale du Canada, 1957

Légende: NCSM Magnificient, porte-avion d’escadre léger de la classe 'Majestic', Marine royale du Canada, 1957

Visionner le multimédia - Opérations de maintien de la paix

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L'ouverture du Canada sur le monde passe par sa participation à la vie internationale. La Société des Nations ayant échoué, les grands de ce monde essaieront de faire mieux avec l'Organisation des Nations unies (ONU). Dans les années 20, les Canadiens pouvaient dire qu'ils étaient si loin des sources de conflagration qu'ils n'avaient pas besoin d'assurance contre le feu. Mais les années 1939-1945 ont démontré, tout comme la période 1914-1918, que ce qui ce passait sur une partie de la planète pouvait facilement toucher le Canada.

La politique étrangère du Canada d'après 1945 sera de faire en sorte que la sécurité internationale soit assurée. Il n'y a donc guère d'hésitation à accepter le chapitre VII de la Charte des Nations unies qui prévoit l'action de ces dernières « en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression ». Évidemment, dans le monde de droit dans lequel nous évoluons, chaque mot a un sens. À l'ONU, on est parvenu à s'entendre sur la définition du mot agression vers le milieu des années 70. Du coup, ce terme devient très difficile à prononcer et, jusqu'à l'invasion irakienne du Koweit, il ne sera plus utilisé à l'ONU.

La partie III de la Charte permet aussi au Conseil de sécurité « d'entreprendre au moyen de forces (armées), toute action qu'il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de la sécurité ». Comme le secrétaire général de l'ONU peut enquêter dans des situations où la paix est menacée, on lui permettra d'envoyer des observateurs dans certains cas. D'ailleurs, la période immédiate d'après-guerre est passablement troublée, soit au Moyen-Orient, avec la création d'Israël, soit un peu partout dans le monde à la faveur de la décolonisation. C'est dans cette fonction d'observation qu'en 1949 des militaires canadiens serviront pour la première fois l'ONU, au Cachemire.

Mais il ne faut pas se leurrer, l'observation ou le maintien de la paix ne constitue pas une très haute priorité à la défense : jusqu'en 1955, on est en peine de trouver quelque référence que ce soit à cette fonction dans les documents officiels du ministère. Cela dit, les missions d'observation auxquelles les militaires canadiens seront conviés jusqu'à nos jours seront nombreuses et les plus évidentes se passeront au Moyen-Orient avec l'Organisation des Nations unies pour la surveillance de la trêve (ONUST) qui doit enquêter et faire rapport sur les violations du cessez-le-feu de 1949 entre Israël et ses voisins. Cette mission a accueilli des centaines d'officiers-observateurs canadiens jusqu'à nos jours, certains occupant des postes très importants, comme le major général E.L.M. Burns, qui en a été le chef d'état-major au milieu des années 50, après avoir commandé un corps d'armée canadien en Italie durant la guerre. La participation directe ou indirecte à l'observation au nom de l'ONU par des militaires canadiens se fera aussi bien entre l'Inde et le Pakistan qu'au Yemen ou au Liban. Au fil des ans, ce travail s'étendra à une panoplie d'activités dont, entre autres, l'aide à l'organisation d'élections et à la supervision de leur tenue dans divers pays d'Afrique, d'Asie, d'Amérique centrale ou des Caraïbes.