Armement et expérience du temps de guerre
Les femmes comme artistes de guerre
Le Canadian War Memorials Fund et les peintres de guerre
Sir Max Aitken est, en 1914, un riche Canadien qui vit en Grande-Bretagne. En 1917, il deviendra lord Beaverbrook et sera, plus tard, un des conseillers écoutés de Winston Churchill. Aitken voit à mettre sur pied, en 1916, le Canadian War Records Office qui rassemble photos, cartes, journaux de guerre des unités ou d'individus en vue de documenter la participation militaire canadienne à cette guerre. Voulant ajouter la dimension artistique à cette activité, il tente d'obtenir l'assentiment de Sam Hughes, en août 1916, lui qui a accepté, en mars précédent, de prendre en charge l'Office. Mais Hughes est mis de côté par Borden et Aitken, qui ne veut attendre plus longtemps une décision politique, crée le Mémorial de guerre du Canada (Canadian War Memorial Fund). Cette corporation, plus ou moins privée, envoie des artistes au front. C'est le gouvernement qui leur donne un grade et les paie, mais c'est le Mémorial qui contrôle ceux-ci, reçoit le crédit de leurs œuvres et possède la collection qui se développe. A. Y Jackson, David Milne et H.J. Mowatt sont aujourd'hui sans doute ses artistes de guerre les plus connus. À ces hommes s'ajouteront deux femmes qui ne seront toutefois pas admises au front. Néanmoins, Florence Carlyle fera des portraits, à Londres surtout, dont l'un d'entre eux, celui de Lady Drummond, qui dirige la Croix-Rouge canadienne à Londres, sera commandité par le Mémorial.
Caroline Arlington, vit à Paris avec son mari, en 1914. Tous deux sont graveurs. Ils offrent leurs services au Mémorial, mais seuls ceux de Caroline seront retenus. Elle verra deux de ses eaux-fortes acceptées par le Mémorial, dont The British Army and Navy Leave Club de Paris, un lieu très prisé des troupes canadiennes.
En 1918, le Mémorial étend ses activités au front intérieur. C'est la Galerie nationale (l'actuel Musée des Beaux-Arts du Canada) qui choisit les 20 artistes. Parmi eux se trouvent quatre femmes, Mabel May, Frances Loring, Florence Wyle et Dorothy Stevens, qui peindront bien après la fin de la guerre.
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